Ibrahim, talent administratif
« Ma présence ici est en fait le fruit du hasard, car je voulais initialement travailler dans le secteur financier. Lorsque mon stage dans une banque n’a pas pu avoir lieu, je me suis dit que cette fonction d’assistant au parquet était une belle alternative. Et trois ans plus tard, je l’exerce avec autant de plaisir !
Ce qui m’a le plus surpris lorsque j’ai commencé, c’est l’ambiance agréable et informelle. Des costumes stricts ? Pas du tout ! Je peux venir travailler en t-shirt, et nous plaisantons parfois sur notre week-end. Mes collègues représentent la meilleure partie de mon métier, en plus du travail captivant et de la grande flexibilité proposée. »
Des petits détails, un impact de taille
« Mon métier se joue principalement dans les coulisses de la Justice, mais cela me convient très bien. Parquet ou tribunal, peu importe pour moi. Je veille tout simplement, avec les collègues, à ce que la justice belge tourne bien. Dans mon cas, cela veut notamment dire que les dossiers complets arrivent de manière fluide auprès de toutes les parties. Cela va très loin : veiller à ce qu'un prévenu comparaisse devant le tribunal, ou encore transmettre au magistrat toutes les informations dont il a besoin pour prendre sa décision.
Il y a tant de procédures et de détails à prendre en compte que des petites erreurs peuvent rapidement être commises. Une petite erreur peut être lourde de conséquences et permettre à un auteur condamné d’être temporairement libéré. Heureusement, nous pouvons presque toujours l’éviter, mais la pression est bien entendu élevée. C’est ce qui rend ce métier si captivant. Précision et concertation de qualité avec mes collègues sont clairement mes principaux outils. »
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Respect et flexibilité
« Ce sont les dossiers sur la réhabilitation qui m’apportent le plus de satisfaction. J’ai régulièrement au bout du fil des personnes qui souhaitent que leur dossier soit rapidement traité car elles ont besoin d'un casier judiciaire vierge. Il s’agit par exemple d’un agent de sécurité qui risque de passer à côté du métier de ses rêves car, il y a cinq ans, il a emprunté par erreur une rue à sens unique. Si je parviens à faire que ce dossier soit réglé de manière rapide et correcte, je sais alors que j’ai vraiment aidé cette personne.
Mes collègues représentent clairement ma plus grande motivation. Si nous devons par exemple faire quelque chose de répétitif, nous organisons une après-midi pizza. Nous restons ainsi motivés, dans une bonne ambiance, pour en faire une belle journée au final. Ensuite, il est pour moi très important de pouvoir être flexible dans mon temps de travail et de pouvoir régulièrement prendre congé. Il y aura toujours quelqu’un pour reprendre le travail de l’autre. Chacun est très compréhensif et le respect est mutuel. Lorsque nous réussissons à résoudre quelque chose, les autres sont reconnaissants et vice versa. Je pense par ailleurs que ce n’est pas seulement le cas de mon service, mais pour toute la Justice. La reconnaissance n’est pas un concept creux ici ! »
[ Cet entretien a été réalisé en 2021. Entre-temps, Ibrahim a trouvé un nouveau défi au sein du ministère public. ]